Biodéchets à Courbevoie : on fait le point

Depuis le 1er janvier 2024, la loi sur la gestion des biodéchets est entrée en vigueur, marquant ainsi un tournant majeur dans la manière dont les déchets organiques sont pris en charge dans notre pays, y compris à Courbevoie. Cette législation a un impact significatif sur les citoyens et les collectivités, les incitant à adopter des pratiques plus durables et responsables. Etat des lieux de ce qui existe dans notre ville.

1. Qu’est-ce qu’un biodéchet ?

Les bio-déchets peuvent représenter jusqu’à 30% du poids de nos poubelles. Définis de manière précise par la loi, le terme englobe en fait une vaste gamme de déchets organiques qui peuvent être valorisés par compostage ou méthanisation. Ces déchets comprennent notamment les épluchures de fruits et légumes, les restes alimentaires, les déchets de jardinage, les coquilles d’œufs, le marc de café, les feuilles mortes, mais aussi :

• Fruits/légumes abîmés
• Paille
• Foin
• Brindilles
• Fleurs fanées

Non triés, ces déchets, essentiellement constitués d’eau, sont généralement incinérés. Et vous conviendrez que brûler de l’eau, ce n’est pas franchement la chose la plus opportune à faire…

L’article L. 541-1-1 du code de l’environnement définit les biodéchets comme : « Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. ».

En marge des biodéchets, on peut également déposer au compost les boîtes d’œufs en carton brun non imprimé, l’essuie-tout ou encore les mouchoirs en papier. En revanche, on évite scrupuleusement de mettre au compost :

• Poissons, coquillages, crustacés : risque d’odeurs et d’attraction de nuisibles.
• Viandes, os : risque d’odeurs fortes et d’attirance des rongeurs.
• Agrumes en grande quantité : perturbation du processus de compostage par les acides contenus dans les agrumes.
• Pain : risque de moisissures et d’attraction d’insectes.
• Croquettes d’animaux : contiennent souvent des protéines animales et attirent les animaux sauvages.
• Noyaux de fruits : se décomposent lentement et peuvent perturber le compostage.
• Produits laitiers : risque d’odeurs fortes et de développement de bactéries nocives.
• Sauces : risque de rancissement et d’odeurs désagréables.
• Mégots de cigarette : ne se décomposent pas facilement et peuvent contaminer le compost.
• Plastiques et papiers imprimés/colorés : Non biodégradables et peuvent contaminer le compost.

Afin de garantir un compostage efficace et de prévenir les problèmes d’odeurs et de contamination, il est essentiel de respecter ces directives ! 

A lire aussi : le guide du compostage de POLD

2. En savoir plus sur la loi sur les biodéchets

La nouvelle législation sur les biodéchets vise à encourager le tri, la collecte sélective et la valorisation de ces déchets organiques. Avec une obligation de moyens mais pas de résultats, elle impose aux collectivités territoriales, dont Courbevoie, de mettre en place des mesures concrètes pour favoriser cette gestion responsable des biodéchets, dans le respect de l’environnement et de la santé publique. 

En application de la directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines directives telle que transposée à l’article L. 541-21-1 du code de l’environnement par la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite loi anti-gaspillage, les collectivités territoriales sont tenues de mettre en place un tri à la source des biodéchets, dans le cadre du service public de gestion des déchets, au plus tard le 31 décembre 2023.

Concrètement, cette directive européenne et la loi nationale associée imposent aux collectivités territoriales, telles que les villes et les régions, de mettre en place un système de tri à la source des biodéchets. Cela signifie qu’elles doivent organiser la collecte séparée des déchets organiques dès leur origine, c’est-à-dire dès le lieu de production (foyers, entreprises, institutions, etc.).

Impliquer les collectivités territoriales dans cette démarche peut ainsi prendre plusieurs formes :

• Mise en place de dispositifs de collecte spécifiques pour les biodéchets, distincts des autres types de déchets.
• Sensibilisation et communication auprès des habitants et des entreprises sur l’importance du tri à la source des biodéchets.
• Développement d’infrastructures de traitement des biodéchets, telles que les unités de compostage ou de méthanisation.
• Coopération avec les acteurs locaux, tels que les producteurs de déchets et les associations, pour promouvoir et faciliter le tri à la source des biodéchets.

En clair, cette obligation légale vise à réduire la quantité de biodéchets envoyés en décharge ou incinérés, et à favoriser leur valorisation en compost ou en biogaz, contribuant ainsi à la préservation de l’environnement et à la transition vers une économie circulaire et plus durable.

3. Les points de collecte des biodéchets à Courbevoie

Depuis quelques années déjà, plusieurs points de collecte des biodéchets ont été installés dans différents quartiers de Courbevoie. Les habitants peuvent ainsi déposer leurs déchets organiques dans des contenants dédiés situés à :

• Coeur de Ville (à l’angle de l’avenue Château-du-Loir et de la rue Jean-Pierre Timbaud)
• Bécon (entrée du square Villebois-Mareuil, à côté de la mairie annexe)
• Faubourg de l’Arche (à l’angle de l’avenue de l’Arche et de la rue du Révérend Père Cloarec)
• Gambetta (Avenue du Parc, côté parc de Freudenstadt)
• Marché Villebois-Mareuil (conteneurs accessibles les jours de marché, les mercredi et samedi de 8h à 13h30).

4. Que deviennent les biodéchets ?

De manière générale, une fois collectés, les biodéchets sont acheminés vers des installations de traitement spécifiques. Ils peuvent être compostés pour produire du compost organique utilisé pour amender les sols (amélioration de la structure comme la porosité). Ils peuvent également être utilisés dans le processus de méthanisation pour produire du biogaz, une source d’énergie renouvelable et également un digestat qui a un rôle amendant et fertilisant pour les sols.

A Courbevoie, les points de collecte alimentés par les particuliers sont vidés par l’association Espaces trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi matin entre 9h et 11h). Puis, ils sont acheminés en triporteurs vers le composteur de la ville, situé rue Chateau-du-Loir. Le compost obtenu est ensuite mis à disposition des habitants de Courbevoie qui en font la demande et/ou est utilisé pour nourrir les espaces verts de la ville. 

5. Distribution gratuite de composteurs et lombricomposteurs

Dans le cadre de ses initiatives de sensibilisation et de promotion du compostage domestique, la ville de Courbevoie, en association avec POLD et via l’association Espaces, propose en parallèle des points d’apport volontaires la distribution gratuite de composteurs et lombricomposteurs. Ces dispositifs, disponibles en plusieurs tailles, permettent aux habitants de composter leurs biodéchets à domicile de manière efficace et écologique, contribuant ainsi à réduire leur empreinte environnementale. C’est une solution de gestion des biodéchets adaptée aux appartements, maisons et même copropriétés, pour peu qu’on soit prêt à en prendre soin !

La distribution se fait au 23 avenue Château-du-Loir, à quelques minutes de la gare de Courbevoie. Elle a lieu tous les premiers mercredis du mois, de 13h à 16h30. Un justificatif de domicile peut vous être demandé, et une fiche de renseignements est à remplir pour l’envoi de lombrics, dans le cas des lombricomposteurs.

Un composteur et un lombricomposteur sont tous deux des dispositifs utilisés pour décomposer les déchets organiques en compost, mais ils fonctionnent de manière légèrement différente : Composteur : Un composteur est un conteneur généralement placé à l’extérieur, dans le jardin ou sur un balcon, qui utilise un processus de compostage traditionnel. Les déchets organiques y sont déposés et mélangés avec des matières sèches comme des feuilles mortes ou du carton. Sous l’effet de l’oxygène, des micro-organismes naturels décomposent progressivement les déchets pour produire du compost, un amendement organique riche en nutriments pour le sol. Lombricomposteur : Un lombricomposteur, quant à lui, est un système de compostage domestique plus compact et adapté à une utilisation à l’intérieur d’un logement. Il utilise des vers de terre (lombrics) pour décomposer les déchets organiques. Les déchets alimentaires sont déposés dans des bacs spécialement conçus, où les vers de terre travaillent pour décomposer les déchets et produire du compost. Le lombricomposteur nécessite généralement moins d’espace et peut être utilisé dans les appartements ou les petits espaces.

Et après ?

Précurseuse en matière de gestion des déchets, la ville de Courbevoie a pris l’initiative de faciliter le tri des déchets organiques bien avant que la loi sur les biodéchets ne soit promulguée. Depuis plusieurs années, elle a mis en place des points de collecte dédiés à ses habitants, ainsi que des solutions de compostage domestique gratuites telles que des composteurs et des lombricomposteurs.

Cependant, l’enjeu actuel réside dans la nécessité de rendre ces services accessibles au plus grand nombre afin de promouvoir le tri des déchets. Actuellement, avec seulement cinq points de collecte répartis dans toute la ville pour une population de plus de 80 000 habitants, il est évident que l’accessibilité pourrait être renforcée. En effet, la proximité joue un rôle crucial dans la motivation des habitants, et de nombreux Courbevoisiens doivent parcourir de longues distances pour se rendre à un point de collecte.

Néanmoins, selon les informations disponibles sur le site de la ville, la mairie envisage d’étendre le réseau des points de collecte volontaire. Elle prévoit ainsi l’installation de vingt nouveaux points en 2024 sur le domaine public. Cette expansion sera ajustée en fonction de l’engagement des habitants et de l’utilisation effective du service.

En conclusion, l’engagement de chaque citoyen dans le tri des biodéchets représente bien plus qu’une simple action environnementale. C’est un pas concret vers un mode de vie durable et responsable. En réduisant nos déchets et en adoptant des pratiques de consommation plus conscientes, nous contribuons activement à préserver notre environnement. Il n’y a pas de petit geste, à nous d’agir !